SITUATION DES VIOLENCES SEXUELLES EN Côte d'Ivoire

Situation violences sexuelles et MGF en RCI

 

Les violences à l’égard des Femmes et des Enfants se manifestent sous diverses formes et constituent des violations des droits humains. De fait, elles font l’objet de préoccupations tant internationales que nationales. Au plan international, la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des Femmes (CEDEF) adoptée en 1979 et la Convention relative aux droits des Enfants (CDE) adoptée en 1989 constituent des instruments de protection des femmes et des enfants. Au plan interne, la Côte d’Ivoire a ratifié ces deux instruments juridiques majeurs respectivement en 1995 et en 1991. Ces mécanismes de protection ont même été renforcés par l’adoption en 1998 de la loi portant répression de mutilations génitales féminines. L’état ivoirien s’est par ailleurs doté en 2000 d’un Comité National de Lutte contre les Violences faites aux Femmes et aux Enfants logé au sein du Ministère de la Famille et des Affaires Sociales. La Côte d’Ivoire  est l’un des pays les plus touchés par la pratique de l’excision en  Afrique de l’ouest. Les résultats préliminaires de l’enquête à indicateur multiples (MICS 2006)  estiment à  environ 36 % la prévalence de l’excision en Côte d’Ivoire, avec des disparités régionales allant  jusqu’à 87% au Nord et 73% à l’Ouest du pays.  Pratiquées dans la plupart des groupes culturels, mais avec une forte prévalence (MICS 2006) parmi les Voltaïques (72,2 %) et les Mande du Nord (70,5%) et une plus faible prévalence chez les Akan (3,5%), les mutilations génitales féminines bénéficient encore d’un large consensus social, en particulier dans les communautés musulmanes.

 

Les E/MGF peuvent en effet entraîner des conséquences dangereuses pour la femme, au plan sanitaire et psychosocial : traumatismes, infection au VIH,  complications obstétricales à l’accouchement, troubles de comportement. Dans les cas extrêmes, les MGF peuvent violer le droit à la vie : des hémorragies abondantes ou des infections successives à l’intervention peuvent provoquer la mort de l’excisée.

Toutefois en dehors de l’excision, les violences sexuelles et toutes les autres formes de violences  constituent  une préoccupation  au plan international et national.  En  dehors des MGF, les interventions concernant les autres formes de violences  est resté quelque peu sous silence.  La crise militaro politique qui affecte la Côte  d’Ivoire a entraîné des mouvements de populations et un effondrement des systèmes traditionnels et modernes de  protection des populations.
Dans ce contexte d’urgence les normes régissant le comportement social  se sont  affaiblies de sorte que toutes formes de  violences  ont été commises et continuent d’être commises à l’endroit des femmes et des enfants dont la vulnérabilité s’accroît davantage dans ces circonstances.  L’exposition des enfants  et des femmes à l’excision et aux violences sexuelles comporte des risques d’infection au VIH.  La violence sexuelle subie (l’excision ou  le viol)   a des conséquences sanitaires  et psychologiques graves (complications gynécologiques,  troubles de comportements, etc.).

 

En Côte d’Ivoire, les résultats  préliminaires d’une enquête  sur cinq types de  violences basées sur le genre réalisée à Abidjan indiquent que sur un total de 2120 femmes âgées de 10 à 49 ans  96, 03 % ont  subies des violences au cours de leur vie.  Sur les cinq types de violences identifiés que sont les violences physiques, les violences verbales, les violences psychologiques, les actes malveillants, les violences sexuelles, les violences économiques, les pourcentages de femmes affectées enregistrées varient entre  82,82% et  9, 19%.  Les violences physiques  et verbales enregistrent les chiffres les plus élevés alors que  les autres formes de violences présentent des pourcentages compris entre 14,14% et 9, 19%.  Les violences sexuelles  font partie  des pourcentages les plus bas, environ 9,57%.  Mais ce chiffre pourrait ne constituer qu’une infime partie de l’iceberg qu’est ce phénomène vu que les questions de sexualité constituent un tabou en Afrique.
Aussi convient-il non seulement de lever le voile sur ce tabou mais   de  trouver des  réponses à  une problématique aux conséquences énormes et pernicieuses sur la vie des  personnes.  Les femmes  et les enfants en sont  les premières les victimes. Les agressions sexuelles  des femmes et des enfants  ont lieu aussi bien dans le cadre familial qu’en dehors du cadre familial.  Dans le cadre familial les auteurs sont généralement des personnes familières à la victime alors que dans le cadre non familial  l’auteur peut être un inconnu et des lieux comme les maisons abandonnées ou inhabités, les chemins conduisant à l’accès  au marigot, aux champs,  aux combustibles  etc. constituent des endroits à risques d’agression des femmes et des enfants.

 

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